Chanson Pour Les Petits Enfants
Chanson pour les petits enfants
By: jimmy buffett
1979
[song for the little children]
Now young mister moon flew away in the night
With his best friend magnus right by his side
They soared through the milky way counting the stars
Once around venus twice around mars
Then they spied an island rise out of the sea
They fell back to earth just as free as you please
The children all gathered the church bells did ring
Suddenly everyone started to sing
Chorus:
Chanson pour les petits enfants
Chanson pour tout le monde
Chanson pour les petits enfants
Chanson pour tout le monde
Queen of the island she welcomed them in
Asking em questions of where they had been
She offered em chocolate she offered them tea
They all took their seats in the top of a tree
And racoons brought wine and the mice they brought cheese
Beautiful birds floated by on the breeze
From out in the oceans the dolphins began
Humming a tune that soon covered the land
Chorus:
Chanson pour les petits enfants
Chanson pour tout le monde
Chanson pour les petits enfants
Chanson pour tout le monde
So young princess leia brought coral and pearls
Gifts to the travelers from some other world
The bushdoctor mixed up a magical spell
Swore them to secrecy never to tell
So young mister moon flew away in the night
With his best friend magnus still right by his side
The sun was just rising, theyd be home by noon
Humming the words to this magical tune
Chorus:
Chanson pour les petits enfants
Chanson pour tout le monde
Chanson pour les petits enfants
Chanson pour tout le monde
Chorus:
Chanson pour les petits enfants (song for children)
Chanson pour tout le monde (song for the world)
Chanson pour les petits enfants (song for children)
Chanson pour tout le monde (song for the world)
song performed by Jimmy Buffett
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L'Aveugle
'Dieu dont l'arc est d'argent, dieu de Claros, écoute;
O Sminthée-Apollon, je périrai sans doute,
Si tu ne sers de guide à cet aveugle errant.'
C'est ainsi qu'achevait l'aveugle en soupirant,
Et près des bois marchait, faible, et sur une pierre
S'asseyait. Trois pasteurs, enfants de cette terre,
Le suivaient, accourus aux abois turbulents
Des molosses, gardiens de leurs troupeaux bêlants.
Ils avaient, retenant leur fureur indiscrète,
Protégé du vieillard la faiblesse inquiète;
Ils l'écoutaient de loin, et s'approchant de lui:
Quel est ce vieillard blanc, aveugle et sans appui?
Serait-ce un habitant de l'empire céleste?
Ses traits sont grands et fiers; de sa ceinture agreste
Pend une lyre informe; et les sons de sa voix
Émeuvent l'air et l'onde, et le ciel et les bois.'
Mais il entend leurs pas, prête l'oreille, espère,
Se trouble, et tend déjà les mains à la prière.
'Ne crains point, disent-ils, malheureux étranger,
Si plutôt, sous un corps terrestre et passager,
Tu n'es point quelque dieu protecteur de la Grèce,
Tant une grâce auguste ennoblit ta vieillesse!
Si tu n'es qu'un mortel, vieillard infortuné,
Les humains près de qui les flots t'ont amené
Aux mortels malheureux n'apportent point d'injures.
Les destins n'ont jamais de faveurs qui soient pures.
Ta voix noble et touchante est un bienfait des dieux;
Mais aux clartés du jour ils ont fermé tes yeux.
--Enfants, car votre voix est enfantine et tendre,
Vos discours sont prudents plus qu'on n'eût dû l'attendre;
Mais, toujours soupçonneux, l'indigent étranger
Croit qu'on rit de ses maux et qu'on veut l'outrager.
Ne me comparez point à la troupe immortelle:
Ces rides, ces cheveux, cette nuit éternelle,
Voyez, est-ce le front d'un habitant des cieux?
Je ne suis qu'un mortel, un des plus malheureux!
Si vous en savez un, pauvre, errant, misérable,
C'est à celui-là seul que je suis comparable;
Et pourtant je n'ai point, comme fit Thamyris,
Des chansons à Phoebus voulu ravir le prix;
Ni, livré comme Oedipe à la noire Euménide,
Je n'ai puni sur moi l'inceste parricide;
Mais les dieux tout-puissants gardaient à mon déclin
Les ténèbres, l'exil, l'indigence et la faim.
--Prends, et puisse bientôt changer ta destinée!'
Disent-ils. Et tirant ce que, pour leur journée,
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poem by Andre Marie de Chenier
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Pharsalia - Book VIII: Death Of Pompeius
Now through Alcides' pass and Tempe's groves
Pompeius, aiming for Haemonian glens
And forests lone, urged on his wearied steed
Scarce heeding now the spur; by devious tracks
Seeking to veil the footsteps of his flight:
The rustle of the foliage, and the noise
Of following comrades filled his anxious soul
With terrors, as he fancied at his side
Some ambushed enemy. Fallen from the height
Of former fortunes, still the chieftain knew
His life not worthless; mindful of the fates:
And 'gainst the price he set on Caesar's head,
He measures Caesar's value of his own.
Yet, as he rode, the features of the chief
Made known his ruin. Many as they sought
The camp Pharsalian, ere yet was spread
News of the battle, met the chief, amazed,
And wondered at the whirl of human things:
Nor held disaster sure, though Magnus' self
Told of his ruin. Every witness seen
Brought peril on his flight: 'twere better far
Safe in a name obscure, through all the world
To wander; but his ancient fame forbad.
Too long had great Pompeius from the height
Of human greatness, envied of mankind,
Looked on all others; nor for him henceforth
Could life be lowly. The honours of his youth
Too early thrust upon him, and the deeds
Which brought him triumph in the Sullan days,
His conquering navy and the Pontic war,
Made heavier now the burden of defeat,
And crushed his pondering soul. So length of days
Drags down the haughty spirit, and life prolonged
When power has perished. Fortune's latest hour,
Be the last hour of life! Nor let the wretch
Live on disgraced by memories of fame!
But for the boon of death, who'd dare the sea
Of prosperous chance?
Upon the ocean marge
By red Peneus blushing from the fray,
Borne in a sloop, to lightest wind and wave
Scarce equal, he, whose countless oars yet smote
Upon Coreyra's isle and Leucas point,
Lord of Cilicia and Liburnian lands,
Crept trembling to the sea. He bids them steer
For the sequestered shores of Lesbos isle;
For there wert thou, sharer of all his griefs,
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poem by Marcus Annaeus Lucanus
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L’Invention
O fils du Mincius, je te salue, ô toi
Par qui le dieu des arts fut roi du peuple-roi!
Et vous, à qui jadis, pour créer l'harmonie,
L'Attique et l'onde Égée, et la belle Ionie,
Donnèrent un ciel pur, les plaisirs, la beauté,
Des moeurs simples, des lois, la paix, la liberté,
Un langage sonore aux douceurs souveraines,
Le plus beau qui soit né sur des lèvres humaines!
Nul âge ne verra pâlir vos saints lauriers,
Car vos pas inventeurs ouvrirent les sentiers;
Et du temple des arts que la gloire environne
Vos mains ont élevé la première colonne.
A nous tous aujourd'hui, vos faibles nourrissons,
Votre exemple a dicté d'importantes leçons.
Il nous dit que nos mains, pour vous être fidèles,
Y doivent élever des colonnes nouvelles.
L'esclave imitateur naît et s'évanouit;
La nuit vient, le corps reste, et son ombre s'enfuit.
Ce n'est qu'aux inventeurs que la vie est promise.
Nous voyons les enfants de la fière Tamise,
De toute servitude ennemis indomptés;
Mieux qu'eux, par votre exemple, à vous vaincre excités,
Osons; de votre gloire éclatante et durable
Essayons d'épuiser la source inépuisable.
Mais inventer n'est pas, en un brusque abandon,
Blesser la vérité, le bon sens, la raison;
Ce n'est pas entasser, sans dessein et sans forme,
Des membres ennemis en un colosse énorme;
Ce n'est pas, élevant des poissons dans les airs,
A l'aile des vautours ouvrir le sein des mers;
Ce n'est pas sur le front d'une nymphe brillante
Hérisser d'un lion la crinière sanglante:
Délires insensés! fantômes monstrueux!
Et d'un cerveau malsain rêves tumultueux!
Ces transports déréglés, vagabonde manie,
Sont l'accès de la fièvre et non pas du génie;
D'Ormus et d'Ariman ce sont les noirs combats,
Où, partout confondus, la vie et le trépas,
Les ténèbres, le jour, la forme et la matière,
Luttent sans être unis; mais l'esprit de lumière
Fait naître en ce chaos la concorde et le jour:
D'éléments divisés il reconnaît l'amour,
Les rappelle; et partout, en d'heureux intervalles,
Sépare et met en paix les semences rivales.
Ainsi donc, dans les arts, l'inventeur est celui
Qui peint ce que chacun put sentir comme lui;
Qui, fouillant des objets les plus sombres retraites,
Étale et fait briller leurs richesses secrètes;
Qui, par des noeuds certains, imprévus et nouveaux,
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poem by Andre Marie de Chenier
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Pharsalia - Book IX: Cato
Yet in those ashes on the Pharian shore,
In that small heap of dust, was not confined
So great a shade; but from the limbs half burnt
And narrow cell sprang forth and sought the sky
Where dwells the Thunderer. Black the space of air
Upreaching to the poles that bear on high
The constellations in their nightly round;
There 'twixt the orbit of the moon and earth
Abide those lofty spirits, half divine,
Who by their blameless lives and fire of soul
Are fit to tolerate the pure expanse
That bounds the lower ether: there shall dwell,
Where nor the monument encased in gold,
Nor richest incense, shall suffice to bring
The buried dead, in union with the spheres,
Pompeius' spirit. When with heavenly light
His soul was filled, first on the wandering stars
And fixed orbs he bent his wondering gaze;
Then saw what darkness veils our earthly day
And scorned the insults heaped upon his corse.
Next o'er Emathian plains he winged his flight,
And ruthless Caesar's standards, and the fleet
Tossed on the deep: in Brutus' blameless breast
Tarried awhile, and roused his angered soul
To reap the vengeance; last possessed the mind
Of haughty Cato.
He while yet the scales
Were poised and balanced, nor the war had given
The world its master, hating both the chiefs,
Had followed Magnus for the Senate's cause
And for his country: since Pharsalia's field
Ran red with carnage, now was all his heart
Bound to Pompeius. Rome in him received
Her guardian; a people's trembling limbs
He cherished with new hope and weapons gave
Back to the craven hands that cast them forth.
Nor yet for empire did he wage the war
Nor fearing slavery: nor in arms achieved
Aught for himself: freedom, since Magnus fell,
The aim of all his host. And lest the foe
In rapid course triumphant should collect
His scattered bands, he sought Corcyra's gulfs
Concealed, and thence in ships unnumbered bore
The fragments of the ruin wrought in Thrace.
Who in such mighty armament had thought
A routed army sailed upon the main
Thronging the sea with keels? Round Malea's cape
And Taenarus open to the shades below
And fair Cythera's isle, th' advancing fleet
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poem by Marcus Annaeus Lucanus
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The Iliad: Book 5
Then Pallas Minerva put valour into the heart of Diomed, son of
Tydeus, that he might excel all the other Argives, and cover himself
with glory. She made a stream of fire flare from his shield and helmet
like the star that shines most brilliantly in summer after its bath in
the waters of Oceanus- even such a fire did she kindle upon his head
and shoulders as she bade him speed into the thickest hurly-burly of
the fight.
Now there was a certain rich and honourable man among the Trojans,
priest of Vulcan, and his name was Dares. He had two sons, Phegeus and
Idaeus, both of them skilled in all the arts of war. These two came
forward from the main body of Trojans, and set upon Diomed, he being
on foot, while they fought from their chariot. When they were close up
to one another, Phegeus took aim first, but his spear went over
Diomed's left shoulder without hitting him. Diomed then threw, and his
spear sped not in vain, for it hit Phegeus on the breast near the
nipple, and he fell from his chariot. Idaeus did not dare to
bestride his brother's body, but sprang from the chariot and took to
flight, or he would have shared his brother's fate; whereon Vulcan
saved him by wrapping him in a cloud of darkness, that his old
father might not be utterly overwhelmed with grief; but the son of
Tydeus drove off with the horses, and bade his followers take them
to the ships. The Trojans were scared when they saw the two sons of
Dares, one of them in fright and the other lying dead by his
chariot. Minerva, therefore, took Mars by the hand and said, "Mars,
Mars, bane of men, bloodstained stormer of cities, may we not now
leave the Trojans and Achaeans to fight it out, and see to which of
the two Jove will vouchsafe the victory? Let us go away, and thus
avoid his anger."
So saying, she drew Mars out of the battle, and set him down upon
the steep banks of the Scamander. Upon this the Danaans drove the
Trojans back, and each one of their chieftains killed his man. First
King Agamemnon flung mighty Odius, captain of the Halizoni, from his
chariot. The spear of Agamemnon caught him on the broad of his back,
just as he was turning in flight; it struck him between the
shoulders and went right through his chest, and his armour rang
rattling round him as he fell heavily to the ground.
Then Idomeneus killed Phaesus, son of Borus the Meonian, who had
come from Varne. Mighty Idomeneus speared him on the right shoulder as
he was mounting his chariot, and the darkness of death enshrouded
him as he fell heavily from the car.
The squires of Idomeneus spoiled him of his armour, while
Menelaus, son of Atreus, killed Scamandrius the son of Strophius, a
mighty huntsman and keen lover of the chase. Diana herself had
taught him how to kill every kind of wild creature that is bred in
mountain forests, but neither she nor his famed skill in archery could
now save him, for the spear of Menelaus struck him in the back as he
was flying; it struck him between the shoulders and went right through
his chest, so that he fell headlong and his armour rang rattling round
him.
Meriones then killed Phereclus the son of Tecton, who was the son of
[...] Read more
poem by Homer, translated by Samuel Butler
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Vendémiaire
Hommes de l'avenir souvenez-vous de moi
Je vivais à l'époque où finissaient les rois
Tour à tour ils mouraient silencieux et tristes
Et trois fois courageux devenaient trismégistes
Que Paris était beau à la fin de septembre
Chaque nuit devenait une vigne où les pampres
Répandaient leur clarté sur la ville et là-haut
Astres mûrs becquetés par les ivres oiseaux
De ma gloire attendaient la vendange de l'aube
Un soir passant le long des quais déserts et sombres
En rentrant à Auteuil j'entendis une voix
Qui chantait gravement se taisant quelquefois
Pour que parvînt aussi sur les bords de la Seine
La plainte d'autres voix limpides et lointaines
Et j'écoutai longtemps tous ces chants et ces cris
Qu'éveillait dans la nuit la chanson de Paris
J'ai soif villes de France et d'Europe et du monde
Venez toutes couler dans ma gorge profonde
Je vis alors que déjà ivre dans la vigne
Paris Vendangeait le raisin le plus doux de la terre
Ces grains miraculeux qui aux treilles chantèrent
Et Rennes répondit avec Quimper et Vannes
Nous voici ô Paris Nos maisons nos habitants
Ces grappes de nos sens qu'enfanta le soleil
Se sacrifient pour te désaltérer trop avide merveille
Nous t'apportons tous les cerveaux les cimetières les murailles
Ces berceaux pleins de cris que tu n'entendras pas
Et d'amont en aval nos pensées ô rivières
Les oreilles des écoles et nos mains rapprochées
Aux doigts allongés nos mains les clochers
Et nous t'apportons aussi cette souple raison
Que le mystère clôt comme une porte la maison
Ce mystère courtois de la galanterie
Ce mystère fatal fatal d'une autre vie
Double raison qui est au-delà de la beauté
Et que la Grèce n'a pas connue ni l'Orient
Double raison de la Bretagne où lame à lame
L'océan châtre peu à peu l'ancien continent
Et les villes du Nord répondirent gaiement
Ô Paris nous voici boissons vivantes
Les viriles cités où dégoisent et chantent
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poem by Guillaume Apollinaire
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Hermes
FRAGMENT I.--PROLOGUE.
Dans nos vastes cités, par le sort partagés,
Sous deux injustes lois les hommes sont rangés:
Les uns, princes et grands, d'une avide opulence
Étalent sans pudeur la barbare insolence;
Les autres, sans pudeur, vils clients de ces grands,
Vont ramper sous les murs qui cachent leurs tyrans.
Admirer ces palais aux colonnes hautaines
Dont eux-mêmes ont payé les splendeurs inhumaines,
Qu'eux-mêmes ont arrachés aux entrailles des monts,
Et tout trempés encor des sueurs de leurs fronts.
Moi, je me plus toujours, client de la nature,
A voir son opulence et bienfaisante et pure,
Cherchant loin de nos murs les temples, les palais
Où la Divinité me révèle ses traits,
Ces monts, vainqueurs sacrés des fureurs du tonnerre,
Ces chênes, ces sapins, premiers-nés de la terre.
Les pleurs des malheureux n'ont point teint ces lambris.
D'un feu religieux le saint poète épris
Cherche leur pur éther et plane sur leur cime.
Mer bruyante, la voix du poète sublime
Lutte contre les vents; et tes flots agités
Sont moins forts, moins puissants que ses vers indomptés.
A l'aspect du volcan, aux astres élancée,
Luit, vole avec l'Etna, la bouillante pensée.
Heureux qui sait aimer ce trouble auguste et grand!
Seul, il rêve en silence à la voix du torrent
Qui le long des rochers se précipite et tonne;
Son esprit en torrent et s'élance et bouillonne.
Là, je vais dans mon sein méditant à loisir
Des chants à faire entendre aux siècles à venir;
Là, dans la nuit des coeurs qu'osa sonder Homère,
Cet aveugle divin et me guide et m'éclaire.
Souvent mon vol, armé des ailes de Buffon,
Franchit avec Lucrèce, au flambeau de Newton,
La ceinture d'azur sur le globe étendue.
Je vois l'être et la vie et leur source inconnue,
Dans les fleuves d'éther tous les mondes roulants.
Je poursuis la comète aux crins étincelants,
Les astres et leurs poids, leurs formes, leurs distances;
Je voyage avec eux dans leurs cercles immenses.
Comme eux, astre, soudain je m'entoure de feux;
Dans l'éternel concert je me place avec eux:
En moi leurs doubles lois agissent et respirent:
Je sens tendre vers eux mon globe qu'ils attirent;
Sur moi qui les attire ils pèsent à leur tour.
Les éléments divers, leur haine, leur amour,
Les causes, l'infini s'ouvre à mon oeil avide.
[...] Read more
poem by Andre Marie de Chenier
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Ælla, A Tragical Interlude - Act II
SCENE I
MAGNUS, HURRA, and HIE PREESTE, wyth the ARMIE, neare Watchette.
MAGNUS.
Swythe lette the offrendes to the Goddes begynne,
To knowe of hem the issue of the fyghte.
Potte the blodde-steyned sword and pavyes ynne;
Spreade swythyn all arounde the hallie lyghte.
HIE PREESTE syngeth.
Yee, who hie yn mokie ayre
Delethe seasonnes foule or fayre,
Yee, who, whanne yee weere agguylte,
The mone yn bloddie gytelles hylte,
Mooved the starres, and dyd unbynde
Everyche barriere to the wynde;
Whanne the oundynge waves dystreste,
Storven to be overest,
Sockeynge yn the spyre-gyrte towne,
Swolterynge wole natyons down;
Sendynge dethe, on plagues astrodde,
Moovynge lyke the erthys Godde;
To mee send your heste dyvyne,
Lyghte eletten all myne eyne,
Thatt I maie now undevyse
All the actyonnes of th'emprize.
Thus sayethe the Goddes; goe, yssue to the playne;
Forr there shall meynte of mytte menn be slayne.
MAGNUS.
Whie, soe there evere was, whanne Magnus foughte.
Efte have I treynted noyance throughe the hoaste,
Athorowe swerdes, alyche the Queed dystraughte,
Have Magnus pressynge wroghte hys foemen loaste.
As whanne a tempeste vexethe soare the coaste,
The dyngeynge ounde the sandeie stronde doe tare,
So dyd I inne the warre the javlynne toste,
Full meynte a champyonnes breaste received mie spear.
Mie sheelde, lyche sommere morie gronfer droke,
Mie lethalle speere, alych a levyn-mylted oke.
Thus sayethe the Goddes; goe, yssue to the playne;
Forr there shall meynte of mytte menn be slayne.
MAGNUS.
Whie, soe there evere was, whanne Magnus foughte.
Efte have I treynted noyance throughe the hoaste,
Athorowe swerdes, alyche the Queed dystraughte,
Have Magnus pressynge wroghte hys foemen loaste.
As whanne a tempeste vexethe soare the coaste,
The dyngeynge ounde the sandeie stronde doe tare,
So dyd I inne the warre the javlynne toste,
Full meynte a champyonnes breaste received mie spear.
Mie sheelde, lyche sommere morie gronfer droke,
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poem by Thomas Chatterton
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Le paradis
Des buissons lumineux fusaient comme des gerbes ;
Mille insectes, tels des prismes, vibraient dans l'air ;
Le vent jouait avec l'ombre des lilas clairs,
Sur le tissu des eaux et les nappes de l'herbe.
Un lion se couchait sous des branches en fleurs ;
Le daim flexible errait là-bas, près des panthères ;
Et les paons déployaient des faisceaux de lueurs
Parmi les phlox en feu et les lys de lumière.
Dieu seul régnait sur terre et seul régnait aux cieux.
Adam vivait captif en des chaînes divines ;
Eve écoutait le chant menu des sources fines,
Le sourire du monde habitait ses beaux yeux ;
Un archange tranquille et pur veillait sur elle
Et, chaque soir, quand se dardaient, là-haut, les ors,
Pour que la nuit fût douce au repos de son corps,
L'archange endormait Eve au creux de sa grande aile.
Avec de la rosée au vallon de ses seins,
Eve se réveillait, candidement, dans l'aube ;
Et l'archange séchait aux clartés de sa robe
Les longs cheveux dont Eve avait empli sa main.
L'ombre se déliait de l'étreinte des roses
Qui sommeillaient encore et s'inclinaient là-bas ;
Et le couple montait vers les apothéoses
Que le jardin sacré dressait devant ses pas.
Comme hier, comme toujours, les bêtes familières
Avec le frais soleil dormaient sur les gazons ;
Les insectes brillaient à la pointe des pierres
Et les paons lumineux rouaient aux horizons ;
Les tigres clairs, auprès des fleurs simples et douces,
Sans les blesser jamais, posaient leurs mufles roux ;
Et les bonds des chevreuils, dans l'herbe et sur la mousse,
S'entremêlaient sous le regard des lions doux ;
Rien n'avait dérangé les splendeurs de la veille.
C'était le même rythme unique et glorieux,
Le même ordre lucide et la même merveille
Et la même présence immuable de Dieu.
II
Pourtant, après des ans et puis des ans, un jour,
Eve sentit son âme impatiente et lasse
D'être à jamais la fleur sans sève et sans amour
D'un torride bonheur, monotone et tenace ;
Aux cieux planait encor l'orageuse menace
Quand le désir lui vint d'en éprouver l'éclair.
Un large et doux frisson glissa dès lors sur elle
Et, pour le ressentir jusqu'au fond de sa chair,
Eve, contre son coeur, serrait ses deux mains frêles.
L'archange, avec angoisse, interrogeait, la nuit,
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poem by Emile Verhaeren
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A des oiseaux envolés
Enfants ! - Oh ! revenez ! Tout à l'heure, imprudent,
Je vous ai de ma chambre exilés en grondant,
Rauque et tout hérissé de paroles moroses.
Et qu'aviez-vous donc fait, bandits aux lèvres roses ?
Quel crime ? quel exploit ? quel forfait insensé ?
Quel vase du Japon en mille éclats brisé ?
Quel vieux portrait crevé ? Quel beau missel gothique
Enrichi par vos mains d'un dessin fantastique ?
Non, rien de tout cela. Vous aviez seulement,
Ce matin, restés seuls dans ma chambre un moment,
Pris, parmi ces papiers que mon esprit colore,
Quelques vers, groupe informe, embryons près d'éclore,
Puis vous les aviez mis, prompts à vous accorder,
Dans le feu, pour jouer, pour voir, pour regarder
Dans une cendre noire errer des étincelles,
Comme brillent sur l'eau de nocturnes nacelles,
Ou comme, de fenêtre en fenêtre, on peut voir
Des lumières courir dans les maisons le soir.
Voilà tout. Vous jouiez et vous croyiez bien faire.
Belle perte, en effet ! beau sujet de colère !
Une strophe, mal née au doux bruit de vos jeux,
Qui remuait les mots d'un vol trop orageux !
Une ode qui chargeait d'une rime gonflée
Sa stance paresseuse en marchant essoufflée !
De lourds alexandrins l'un sur l'autre enjambant
Comme des écoliers qui sortent de leur banc !
Un autre eût dit : - Merci ! Vous ôtez une proie
Au feuilleton méchant qui bondissait de joie
Et d'avance poussait des rires infernaux
Dans l'antre qu'il se creuse au bas des grands journaux. -
Moi, je vous ai grondés. Tort grave et ridicule !
Nains charmants que n'eût pas voulu fâcher Hercule,
Moi, je vous ai fait peur. J'ai, rêveur triste et dur,
Reculé brusquement ma chaise jusqu'au mur,
Et, vous jetant ces noms dont l'envieux vous nomme,
J'ai dit : - Allez-vous-en ! laissez-moi seul ! - Pauvre homme !
Seul ! le beau résultat ! le beau triomphe ! seul !
Comme on oublie un mort roulé dans son linceul,
Vous m'avez laissé là, l'oeil fixé sur ma porte,
Hautain, grave et puni. - Mais vous, que vous importe !
Vous avez retrouvé dehors la liberté,
Le grand air, le beau parc, le gazon souhaité,
L'eau courante où l'on jette une herbe à l'aventure,
Le ciel bleu, le printemps, la sereine nature,
Ce livre des oiseaux et des bohémiens,
Ce poème de Dieu qui vaut mieux que les miens,
Où l'enfant peut cueillir la fleur, strophe vivante,
[...] Read more
poem by Victor Hugo
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Chanson des oiseaux
Vie ! ô bonheur ! bois profonds,
Nous vivons.
L'essor sans fin nous réclame ;
Planons sur l'air et les eaux !
Les oiseaux
Sont de la poussière d'âme.
Accourez, planez ! volons
Aux vallons,
A l'antre, à l'ombre, à l'asile !
Perdons-nous dans cette mer
De l'éther
Où la nuée est une île !
Du fond des rocs et des joncs,
Des donjons,
Des monts que le jour embrase,
Volons, et, frémissants, fous,
Plongeons-nous
Dans l'inexprimable extase !
Oiseaux, volez aux clochers,
Aux rochers,
Au précipice, à la cime,
Aux glaciers, aux lacs, aux prés ;
Savourez
La liberté de l'abîme!
Vie ! azur ! rayons ! frissons !
Traversons
La vaste gaîté sereine,
Pendant que sur les vivants,
Dans les vents,
L'ombre des nuages traîne !
Avril ouvre à deux battants
Le printemps ;
L'été le suit, et déploie
Sur la terre un beau tapis
Fait d'épis,
D'herbe, de fleurs, et de joie.
Buvons, mangeons ; becquetons
Les festons
De la ronce et de la vigne ;
Le banquet dans la forêt
Est tout prêt ;
Chaque branche nous fait signe.
Les pivoines sont en feu ;
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poem by Victor Hugo
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La Fée Et La Péri (The Fay And The Peri)
I
Enfants ! si vous mouriez, gardez bien qu'un esprit
De la route des cieux ne détourne votre âme !
Voici ce qu'autrefois un vieux sage m'apprit : -
Quelques démons, sauvés de l'éternelle flamme,
Rebelles moins pervers que l'Archange proscrit,
Sur la terre, où le feu, l'onde ou l'air les réclame,
Attendent, exilés, le jour de Jésus-Christ.
Il en est qui, bannis des célestes phalanges,
Ont de si douces voix qu'on les prend pour des anges.
Craignez-les : pour mille ans exclus du paradis,
Ils vous entraîneraient, enfants, au purgatoire ! -
Ne me demandez pas d'où me vient cette histoire;
Nos pères l'ont contée; et moi, je la redis.
II
LA PÉRI
Où vas-tu donc, jeune âme?... Écoute !
Mon palais pour toi veut s'ouvrir.
Suis-moi, des cieux quitte la route;
Hélas ! tu t'y perdrais sans doute,
Nouveau-né, qui viens de mourir !
Tu pourras jouer à toute heure
Dans mes beaux jardins aux fruits d'or;
Et de ma riante demeure
Tu verras ta mère qui pleure
Près de ton berceau, tiède encor.
Des Péris je suis la plus belle;
Mes sueurs règnent où naît le jour;
Je brille en leur troupe immortelle,
Comme entre les fleurs brille celle
Que l'on cueille en rêvant d'amour.
Mon front porte un turban de soie;
Mes bras de rubis sont couverts;
Quand mon vol ardent se déploie,
L'aile de pourpre qui tournoie
Roule trois yeux de flamme ouverts.
Plus blanc qu'une lointaine voile,
Mon corps n'en a point la pâleur;
En quelque lieu qu'il se dévoile,
Il l'éclaire comme une étoile,
Il l'embaume comme une fleur.
LA FÉE
Viens, bel enfant ! Je suis la Fée.
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poem by Victor Hugo
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Le Mendiant
C'était quand le printemps a reverdi les prés.
La fille de Lycus, vierge aux cheveux dorés,
Sous les monts Achéens, non loin de Cérynée,
Errait à l'ombre, aux bords du faible et pur Crathis,
Car les eaux du Crathis, sous des berceaux de frêne,
Entouraient de Lycus le fertile domaine.
Soudain, à l'autre bord,
Du fond d'un bois épais, un noir fantôme sort,
Tout pâle, demi-nu, la barbe hérissée:
Il remuait à peine une lèvre glacée,
Des hommes et des dieux implorait le secours,
Et dans la forêt sombre errait depuis deux jours;
Il se traîne, il n'attend qu'une mort douloureuse;
Il succombe. L'enfant, interdite et peureuse,
A ce hideux aspect sorti du fond des bois,
Veut fuir; mais elle entend sa lamentable voix.
Il tend les bras, il tombe à genoux; il lui crie
Qu'au nom de tous les dieux il la conjure, il prie,
Et qu'il n'est point à craindre, et qu'une ardente faim
L'aiguillonne et le tue, et qu'il expire enfin.
'Si, comme je le crois, belle dès ton enfance,
C'est le dieu de ces eaux qui t'a donné naissance,
Nymphe, souvent les voeux des malheureux humains
Ouvrent des immortels les bienfaisantes mains,
Ou si c'est quelque front porteur d'une couronne
Qui te nomme sa fille et te destine au trône,
Souviens-toi, jeune enfant, que le ciel quelquefois
Venge les opprimés sur la tête des rois.
Belle vierge, sans doute enfant d'une déesse,
Crains de laisser périr l'étranger en détresse:
L'étranger qui supplie est envoyé des dieux.'
Elle reste. A le voir, elle enhardit ses yeux,
. . . . . . . . et d'une voix encore
Tremblante: 'Ami, le ciel écoute qui l'implore.
Mais ce soir, quand la nuit descend sur l'horizon,
Passe le pont mobile, entre dans la maison;
J'aurai soin qu'on te laisse entrer sans méfiance.
Pour la douzième fois célébrant ma naissance,
Mon père doit donner une fête aujourd'hui.
Il m'aime, il n'a que moi: viens t'adresser à lui,
C'est le riche Lycus. Viens ce soir; il est tendre,
Il est humain: il pleure aux pleurs qu'il voit répandre.'
Elle achève ces mots, et, le coeur palpitant,
S'enfuit; car l'étranger sur elle, en l'écoutant,
Fixait de ses yeux creux l'attention avide.
Elle rentre, cherchant dans le palais splendide
L'esclave près de qui toujours ses jeunes ans
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poem by Andre Marie de Chenier
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Pharsalia - Book II: The Flight Of Pompeius
This was made plain the anger of the gods;
The universe gave signs Nature reversed
In monstrous tumult fraught with prodigies
Her laws, and prescient spake the coming guilt.
How seemed it just to thee, Olympus' king,
That suffering mortals at thy doom should know
By omens dire the massacre to come?
Or did the primal parent of the world
When first the flames gave way and yielding left
Matter unformed to his subduing hand,
And realms unbalanced, fix by stern decree'
Unalterable laws to bind the whole
(Himself, too, bound by law), so that for aye
All Nature moves within its fated bounds?
Or, is Chance sovereign over all, and we
The sport of Fortune and her turning wheel?
Whate'er be truth, keep thou the future veiled
From mortal vision, and amid their fears
May men still hope.
Thus known how great the woes
The world should suffer, from the truth divine,
A solemn fast was called, the courts were closed,
All men in private garb; no purple hem
Adorned the togas of the chiefs of Rome;
No plaints were uttered, and a voiceless grief
Lay deep in every bosom: as when death
Knocks at some door but enters not as yet,
Before the mother calls the name aloud
Or bids her grieving maidens beat the breast,
While still she marks the glazing eye, and soothes
The stiffening limbs and gazes on the face,
In nameless dread, not sorrow, and in awe
Of death approaching: and with mind distraught
Clings to the dying in a last embrace.
The matrons laid aside their wonted garb:
Crowds filled the temples -- on the unpitying stones
Some dashed their bosoms; others bathed with tears
The statues of the gods; some tore their hair
Upon the holy threshold, and with shrieks
And vows unceasing called upon the names
Of those whom mortals supplicate. Nor all
Lay in the Thunderer's fane: at every shrine
Some prayers are offered which refused shall bring
Reproach on heaven. One whose livid arms
Were dark with blows, whose cheeks with tears bedewed
And riven, cried, 'Beat, mothers, beat the breast,
Tear now the lock; while doubtful in the scales
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poem by Marcus Annaeus Lucanus
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Pharsalia - Book V: The Oracle. The Mutiny. The Storm
Thus had the smiles of Fortune and her frowns
Brought either chief to Macedonian shores
Still equal to his foe. From cooler skies
Sank Atlas' daughters down, and Haemus' slopes
Were white with winter, and the day drew nigh
Devoted to the god who leads the months,
And marking with new names the book of Rome,
When came the Fathers from their distant posts
By both the Consuls to Epirus called
Ere yet the year was dead: a foreign land
Obscure received the magistrates of Rome,
And heard their high debate. No warlike camp
This; for the Consul's and the Praetor's axe
Proclaimed the Senate-house; and Magnus sat
One among many, and the state was all.
When all were silent, from his lofty seat
Thus Lentulus began, while stern and sad
The Fathers listened: 'If your hearts still beat
With Latian blood, and if within your breasts
Still lives your fathers' vigour, look not now
On this strange land that holds us, nor enquire
Your distance from the captured city: yours
This proud assembly, yours the high command
In all that comes. Be this your first decree,
Whose truth all peoples and all kings confess;
Be this the Senate. Let the frozen wain
Demand your presence, or the torrid zone
Wherein the day and night with equal tread
For ever march; still follows in your steps
The central power of Imperial Rome.
When flamed the Capitol with fires of Gaul
When Veii held Camillus, there with him
Was Rome, nor ever though it changed its clime
Your order lost its rights. In Caesar's hands
Are sorrowing houses and deserted homes,
Laws silent for a space, and forums closed
In public fast. His Senate-house beholds
Those Fathers only whom from Rome it drove,
While Rome was full. Of that high order all
Not here, are exiles. Ignorant of war,
Its crimes and bloodshed, through long years of peace,
Ye fled its outburst: now in session all
Are here assembled. See ye how the gods
Weigh down Italia's loss by all the world
Thrown in the other scale? Illyria's wave
Rolls deep upon our foes: in Libyan wastes
Is fallen their Curio, the weightier part
Of Caesar's senate! Lift your standards, then,
Spur on your fates and prove your hopes to heaven.
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poem by Marcus Annaeus Lucanus
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Claire
Quoi donc ! la vôtre aussi ! la vôtre suit la mienne !
O mère au coeur profond, mère, vous avez beau
Laisser la porte ouverte afin qu'elle revienne,
Cette pierre là-bas dans l'herbe est un tombeau !
La mienne disparut dans les flots qui se mêlent ;
Alors, ce fut ton tour, Claire, et tu t'envolas.
Est-ce donc que là-haut dans l'ombre elles s'appellent,
Qu'elles s'en vont ainsi l'une après l'autre, hélas ?
Enfant qui rayonnais, qui chassais la tristesse,
Que ta mère jadis berçait de sa chanson,
Qui d'abord la charmas avec ta petitesse
Et plus tard lui remplis de clarté l'horizon,
Voilà donc que tu dors sous cette pierre grise !
Voilà que tu n'es plus, ayant à peine été !
L'astre attire le lys, et te voilà reprise,
O vierge, par l'azur, cette virginité !
Te voilà remontée au firmament sublime,
Échappée aux grands cieux comme la grive aux bois,
Et, flamme, aile, hymne, odeur, replongée à l'abîme
Des rayons, des amours, des parfums et des voix !
Nous ne t'entendrons plus rire en notre nuit noire.
Nous voyons seulement, comme pour nous bénir,
Errer dans notre ciel et dans notre mémoire
Ta figure, nuage, et ton nom, souvenir !
Pressentais-tu déjà ton sombre épithalame ?
Marchant sur notre monde à pas silencieux,
De tous les idéals tu composais ton âme,
Comme si tu faisais un bouquet pour les cieux !
En te voyant si calme et toute lumineuse,
Les coeurs les plus saignants ne haïssaient plus rien.
Tu passais parmi nous comme Ruth la glaneuse ,
Et, comme Ruth l'épi, tu ramassais le bien.
La nature, ô front pur, versait sur toi sa grâce,
L'aurore sa candeur, et les champs leur bonté ;
Et nous retrouvions, nous sur qui la douleur passe,
Toute cette douceur dans toute ta beauté !
Chaste, elle paraissait ne pas être autre chose
Que la forme qui sort des cieux éblouissants ;
Et de tous les rosiers elle semblait la rose,
Et de tous les amours elle semblait l'encens.
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poem by Victor Hugo
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[9] O, Moon, My Sweet-heart!
O, Moon, My Sweet-heart!
[LOVE POEMS]
POET: MAHENDRA BHATNAGAR
POEMS
1 Passion And Compassion / 1
2 Affection
3 Willing To Live
4 Passion And Compassion / 2
5 Boon
6 Remembrance
7 Pretext
8 To A Distant Person
9 Perception
10 Conclusion
10 You (1)
11 Symbol
12 You (2)
13 In Vain
14 One Night
15 Suddenly
16 Meeting
17 Touch
18 Face To Face
19 Co-Traveller
20 Once And Once only
21 Touchstone
22 In Chorus
23 Good Omens
24 Even Then
25 An Evening At ‘Tighiraa’ (1)
26 An Evening At ‘Tighiraa’ (2)
27 Life Aspirant
28 To The Condemned Woman
29 A Submission
30 At Midday
31 I Accept
32 Who Are You?
33 Solicitation
34 Accept Me
35 Again After Ages …
36 Day-Dreaming
37 Who Are You?
38 You Embellished In Song
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poem by Mahendra Bhatnagar
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Pharsalia - Book VII: The Battle
Ne'er to the summons of the Eternal laws
More slowly Titan rose, nor drave his steeds,
Forced by the sky revolving, up the heaven,
With gloomier presage; wishing to endure
The pangs of ravished light, and dark eclipse;
And drew the mists up, not to feed his flames,
But lest his light upon Thessalian earth
Might fall undimmed.
Pompeius on that morn,
To him the latest day of happy life,
In troubled sleep an empty dream conceived.
For in the watches of the night he heard
Innumerable Romans shout his name
Within his theatre; the benches vied
To raise his fame and place him with the gods;
As once in youth, when victory was won
O'er conquered tribes where swift Iberus flows,
And where Sertorius' armies fought and fled,
The west subdued, with no less majesty
Than if the purple toga graced the car,
He sat triumphant in his pure white gown
A Roman knight, and heard the Senate's cheer.
Perhaps, as ills drew near, his anxious soul,
Shunning the future wooed the happy past;
Or, as is wont, prophetic slumber showed
That which was not to be, by doubtful forms
Misleading; or as envious Fate forbade
Return to Italy, this glimpse of Rome
Kind Fortune gave. Break not his latest sleep,
Ye sentinels; let not the trumpet call
Strike on his ear: for on the morrow's night
Shapes of the battle lost, of death and war
Shall crowd his rest with terrors. Whence shalt thou
The poor man's happiness of sleep regain?
Happy if even in dreams thy Rome could see
Once more her captain! Would the gods had given
To thee and to thy country one day yet
To reap the latest fruit of such a love:
Though sure of fate to come! Thou marchest on
As though by heaven ordained in Rome to die;
She, conscious ever of her prayers for thee
Heard by the gods, deemed not the fates decreed
Such evil destiny, that she should lose
The last sad solace of her Magnus' tomb.
Then young and old had blent their tears for thee,
And child unbidden; women torn their hair
And struck their bosoms as for Brutus dead.
But now no public woe shall greet thy death
As erst thy praise was heard: but men shall grieve
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poem by Marcus Annaeus Lucanus
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Pharsalia - Book VI: The Fight Near Dyrhachium. Scaeva's Exploits. The Witch Of Thessalia.
Now that the chiefs with minds intent on fight
Had drawn their armies near upon the hills
And all the gods beheld their chosen pair,
Caesar, the Grecian towns despising, scorned
To reap the glory of successful war
Save at his kinsman's cost. In all his prayers
He seeks that moment, fatal to the world,
When shall be cast the die, to win or lose,
And all his fortune hang upon the throw.
Thrice he drew out his troops, his eagles thrice,
Demanding battle; thus to increase the woe
Of Latium, prompt as ever: but his foes,
Proof against every art, refused to leave
The rampart of their camp. Then marching swift
By hidden path between the wooded fields
He seeks, and hopes to seize, Dyrrhachium's fort;
But Magnus, speeding by the ocean marge,
First camped on Petra's slopes, a rocky hill
Thus by the natives named. From thence he keeps
Watch o'er the fortress of Corinthian birth
Which by its towers alone without a guard
Was safe against a siege. No hand of man
In ancient days built up her lofty wall,
No hammer rang upon her massive stones:
Not all the works of war, nor Time himself
Shall undermine her. Nature's hand has raised
Her adamantine rocks and hedged her in
With bulwarks girded by the foamy main:
And but for one short bridge of narrow earth
Dyrrhachium were an island. Steep and fierce,
Dreaded of sailors, are the cliffs that bear
Her walls; and tempests, howling from the west,
Toss up the raging main upon the roofs;
And homes and temples tremble at the shock.
Thirsting for battle and with hopes inflamed
Here Caesar hastes, with distant rampart lines
Seeking unseen to coop his foe within,
Though spread in spacious camp upon the hills.
With eagle eye he measures out the land
Meet to be compassed, nor content with turf
Fit for a hasty mound, he bids his troops
Tear from the quarries many a giant rock:
And spoils the dwellings of the Greeks, and drags
Their walls asunder for his own. Thus rose
A mighty barrier which no ram could burst
Nor any ponderous machine of war.
Mountains are cleft, and level through the hills
The work of Caesar strides: wide yawns the moat,
Forts show their towers rising on the heights,
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poem by Marcus Annaeus Lucanus
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Les cathédrales
Au fond du choeur monumental,
D'où leur splendeur s'érige
- Or, argent, diamant, cristal -
Lourds de siècles et de prestiges,
Pendant les vêpres, quand les soirs
Aux longues prières invitent,
Ils s'imposent, les ostensoirs,
Dont les fixes joyaux méditent.
Ils conservent, ornés de feu,
Pour l'universelle amnistie,
Le baiser blanc du dernier Dieu,
Tombé sur terre en une hostie.
Et l'église, comme un palais de marbres noirs,
Où des châsses d'argent et d'ombre
Ouvrent leurs yeux de joyaux sombres,
Par l'élan clair de ses colonnes exulte
Et dresse avec ses arcs et ses voussoirs
Jusqu'au faîte, l'éternité du culte.
Dans un encadrement de grands cierges qui pleurent,
A travers temps et jours et heures,
Les ostensoirs
Sont le seul coeur de la croyance
Qui luise encor, cristal et or,
Dans les villes de la démence.
Le bourdon sonne et sonne,
A grand battant tannant,
De larges glas qui sont les râles
Et les sursauts des cathédrales.
Et les foules qui tiennent droits,
Pour refléter le ciel, les miroirs de leur foi,
Réunissent, à ces appels, leurs âmes,
Autour des ostensoirs de flamme.
- O ces foules, ces foules,
Et la misère et la détresse qui les foulent !
Voici les pauvres gens des blafardes ruelles,
Barrant de croix, avec leurs bras tendus,
L'ombre noire qui dort dans les chapelles.
- O ces foules, ces foules,
Et la misère et la détresse qui les foulent !
Voici les corps usés, voici les coeurs fendus,
Voici les coeurs lamentables des veuves
En qui les larmes pleuvent,
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poem by Emile Verhaeren
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