Quotes about j'aime, page 10
Eclaircie
Quand on est sous l'enchantement
D'une faveur d'amour nouvelle,
On s'en défendrait vainement,
Tout le révèle :
Comme fuit l'or entre les doigts,
Le trop-plein de bonheur qu'on sème,
Par le regard, le pas, la voix,
Crie : elle m'aime !
Quelque chose d'aérien
Allège et soulève la vie,
Plus rien ne fait peine, et plus rien
Ne fait envie :
Les choses ont des airs contents,
On marche au hasard, l'âme en joie,
Et le visage en même temps
Rit et larmoie ;
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poem by Rene Francois Armand Prudhomme
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La coupe
Dans les verres épais du cabaret brutal,
Le vin bleu coule à flots et sans trêve à la ronde ;
Dans les calices fins plus rarement abonde
Un vin dont la clarté soit digne du cristal.
Enfin la coupe d'or du haut d'un piédestal
Attend, vide toujours, bien que large et profonde,
Un cru dont la noblesse à la sienne réponde :
On tremble d'en souiller l'ouvrage et le métal.
Plus le vase est grossier de forme et de matière,
Mieux il trouve à combler sa contenance entière,
Aux plus beaux seulement il n'est point de liqueur.
C'est ainsi : plus on vaut, plus fièrement on aime,
Et qui rêve pour soi la pureté suprême
D'aucun terrestre amour ne daigne emplir son coeur.
poem by Rene Francois Armand Prudhomme
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Horus
Le dieu Kneph en tremblant ébranlait l'univers:
Isis, la mère, alors se leva sur sa couche,
Fit un geste de haine à son époux farouche
Et l'ardeur d'autrefois brilla dans ses yeux verts.
'Le voyez-vous, dit-elle, il meurt, ce vieux pervers,
Tous les frimas du monde ont passé par sa bouche,
Attachez son pied tors, éteignez son oeil louche,
C'est le dieu des volcans et le roi des hivers!
L'aigle a déjà passé, l'esprit nouveau m'appelle,
J'ai revêtu pour lui la robe de Cybèle...
C'est l'enfant bien-aimé d'Hermès et d'Osiris!'
La déesse avait fui sur sa conque dorée,
La mer nous renvoyait son image adorée,
Et les cieux rayonnaient sous l'écharpe d'Iris.
poem by Gerard de Nerval
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Je pense à toi
Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne
Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne
Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons
Les canonniers s'en vont dans l'ombre lourds et prompts
Mais près de toi je vois sans cesse ton image
Ta bouche est la blessure ardente du courage
Nos fanfares éclatent dans la nuit comme ta voix
Quand je suis à cheval tu trottes près de moi
Nos 75 sont gracieux comme ton corps
Et tes cheveux sont fauves comme le feu d'un obus
qui éclate au nord
Je t'aime tes mains et mes souvenirs
Font sonner à toute heure une heureuse fanfare
Des soleils tour à tour se prennent à hennir
Nous sommes les bat-flanc sur qui ruent les étoiles.
poem by Guillaume Apollinaire
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L'inspiration
Un oiseau solitaire aux bizarres couleurs
Est venu se poser sur une enfant ; mais elle,
Arrachant son plumage où le prisme étincelle,
De toute sa parure elle fait des douleurs ;
Et le duvet moelleux, plein d'intimes chaleurs,
Épars, flotte au doux vent d'une bouche cruelle.
Or l'oiseau, c'est mon coeur ; l'enfant coupable est celle,
Celle dont je ne puis dire le nom sans pleurs.
Ce jeu l'amuse, et moi j'en meurs, et j'ai la peine
De voir dans le ciel vide errer sous son haleine
La beauté de mon coeur pour le plaisir du sien !
Elle aime à balancer mes rêves sur sa tête
Par un souffle et je suis ce qu'on nomme un poète.
Que ce souffle leur manque et je ne suis plus rien.
poem by Rene Francois Armand Prudhomme
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Le Cyprès
Ce haut cyprès ! c’est là qu’un soir est mort l’Amour,
Dans l’ombre chaude encor de sa rouge journée,
C’est là que, contre lui sa pointe retournée,
Il est tombé, percé de sa flèche à son tour.
O lieu cher et cruel et triste, où, de ce jour,
Mystérieuse et qui ne s’est jamais fanée,
De son sang a fleuri une rose obstinée
Dont semble encor la pourpre attendre son retour.
Et quelquefois, la main dans la main, ma Tristesse
Et moi, qui ne veux plus, hélas ! qu’elle me laisse,
Nous montons jusqu’ici, son pas auprès du mien.
Elle aime cette rose et moi le cyprès sombre :
Elle espère peut-être encor, mais je sais bien
Qu’où l’Amour est tombé ne revient pas son Ombre !
poem by Henri de Regnier
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Chanson. - And Imitation
Que fais tu bergere dans ce beau verger
Tu ne songe gueres a me soulager?
Tu connois ma flamme, tu vois ma langueur,
Prens belle inhumaine pitie de mon coeur.
Dequoy te plains tu malheureux berger?
Que n'ay je point fait pour te soulager!
J'ay quitte la plaine, mon troupeau, mon chien,
Prend on tat de peine quand on n'aime rien.
Imitation
Why thus from the plain does my sheperdess rove,
Forsaking her swain and neglecting his love?
You have heard all my grief, you see how I die,
Oh! give some relief to the swain whom you fly.
How can you complain, or what am I to say,
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poem by Matthew Prior
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Morale
Pour le tombeau de Théophile Gautier
Orner le monde avec son corps, avec son âme,
Etre aussi beau qu’on peut dans nos sombres milieux,
Dire haut ce qu’on rêve et qu’on aime le mieux,
C’est le devoir, pour tout homme et pour toute femme.
Les gens déshérités du ciel, qui n’ont ni flamme
Sous le front, ni rayons attirants dans les yeux,
Théophile Gautier, t’ont jugé vicieux,
Immoral. Mais le vent moqueur a pris leur blâme.
La splendeur de ta vie et tes vers scintillants
Te défendent, ainsi que les treize volants
Gardent rose, dans leurs frou-frous, ta Moribonde.
Elle et toi, jeunes, beaux, pour ceux qui t’auront lu
Vous vivrez. C’est le prix de quiconque a voulu
Avec son corps, avec son âme orner le monde.
poem by Charles Cros
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Je pressais ton bras qui tremble
Je pressais ton bras qui tremble ;
Nous marchions tous deux ensemble,
Tous deux heureux et vainqueurs.
La nuit était calme et pure ;
Dieu remplissait la nature
L'amour emplissait nos coeurs.
Tendre extase ! saint mystère !
Entre le ciel et la terre
Nos deux esprits se parlaient.
A travers l'ombre et ses voiles,
Tu regardais les étoiles,
Les astres te contemplaient.
Et sentant jusqu'à ton âme
Pénétrer la douce flamme
De tous ces mondes vermeils,
Tu disais : Dieu de l'abîme,
Seigneur, vous êtes sublime ;
Vous avez fait les soleils !
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poem by Victor Hugo
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Les menus faits, les mille riens
Les menus faits, les mille riens,
Une lettre, une date, un humble anniversaire,
Un mot que l'on redit comme aux jours de naguère
Exalte en ces longs soirs ton coeur comme le mien.
Et nous solennisons pour nous ces simples choses
Et nous comptons et recomptons nos vieux trésors,
Pour que le peu de nous qui nous demeure encor
Reste ferme et vaillant devant l'heure morose.
Et plus qu'il ne convient, nous nous montrons jaloux
De ces pauvres, douces et bienveillantes joies
Qui s'asseyent sur le banc près du feu qui flamboie
Avec les fleurs d'hiver sur leurs maigres genoux,
Et prennent dans la huche, où leur bonté le cèle,
Le pain clair du bonheur qui nous fut partagé,
Et dont, chez nous, l'amour a si longtemps mangé
Qu'il en aime jusqu'aux parcelles.
poem by Emile Verhaeren
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